Reprenons les termes qu’a utilisés la Nouvelle République : « Le programme a été d’une telle diversité que le plus compliqué a été de déterminer par quoi commencer. La 6ème édition de « FEMMES ARTISTES, FEMMES d’ACTION » proposé par l’association NOHANT VIE samedi 9 et dimanche 10 mars au Château d’Ars a été comme à l’habitude un étonnant concentré de féminité engagée »
Tout d’abord « Littérature au Féminin » avec un panel d’écrivaines à succès et des échanges passionnants (Nancy HUSTON pour son dernier livre « Francia » présenté en primeur au festival et la narration originale de Sarah BERNHARD « Scandaleuse Sarah » par Elizabeth GOUSLAN) suivi par un superbe hommage À COLETTE, 1ère femme à être Présidente de l’Académie GONCOURT, dans un échange vivant et de haute tenue entre Françoise CHANDERNAGOR actuelle vice-Président de ladite Académie et Emmanuelle LAMBERT, auteure du superbe ouvrage récemment paru « Sidonie, Gabrielle Colette ». Comme d’habitude une très conviviale séance de dédicaces a suivi, les ouvrages des participantes ayant été proposés à la vente par la librairie ARCANES de Châteauroux
Une fois de plus les spectacles ont dû se dérouler à guichet fermé et l’association a même dû, avec Béatrice AGENIN, s’organiser pour permettre une représentation supplémentaire le samedi soir qui elle aussi a fait le plein. Le public a été enthousiasmé par l’histoire émouvante de « Marie des poules, gouvernante chez George SAND », dont l’histoire avait été découverte par Solange DALOT, Directrice d’école à Nohant, histoire qui a inspiré Gérard SAVOISIEN pour l’écriture de la pièce remarquablement incarnée par Béatrice AGENIN enfant du pays. La petite servante est donc revenue pour la première fois au pays avec deux MOLIÈRE pour la pièce et son interprétation.
Auparavant, le public a découvert avec émotion le destin tragique de Kathleen FERRIER, contralto exceptionnelle des années 50 à la voix incomparable, dans le format original et captivant d’un « concert conté » créé par la comédienne et mezzo-soprano Dominique HOFF. Le public a pu approfondir sa découverte grâce à la projection en boucle du documentaire sur sa vie et sa carrière. Kathleen FERRIER a donc été redécouverte et ré-admirée : Mission accomplie pour le festival !
Un moment particulièrement intense : la prestation de la mythique cantatrice de 88 ans, Viorica CORTEZ, diva de la seconde partie du siècle dernier, qui, après avoir enchanté le monde entier par son immense talent, avait accepté à titre exceptionnel car « elle a aimé le festival et sa vocation » de dispenser une des rares master classes qu’elle réalise encore. Un moment de grande émotion avec l’Ave Maria qu’elle a chanté a capella en mémoire de sa maman et de sa fille morte prématurément, puis une heure passionnante de « travail » où elle a subjugué le public et où on l’a vue faire progresser ses deux élèves pourtant déjà cotées à haut niveau dans le monde lyrique. Le public s’est pris au jeu et a adoré. Peut-être nous reviendra-t-elle en 2025 ?
Un moment de perfection musicale avec Lucile RICHARDOT (mezzo-soprano à la voix pure et au phrasé parfait), Sarah NEMTANU (le 1er violon solo de l’Orchestre National de France) et Anne de FORNEL (compositrice et pianiste). L’adjonction des petits films de présentation de Lili et Nadia BOULANGER et la présence en scène dont a fait preuve Lucile RICHARDOT ont permis de rendre la présentation ludique et accessible à tous et là aussi de faire découvrir au public les sœurs BOULANGER. Mission également accomplie.
Enfin, pour terminer le dimanche : une réelle surprise ! Une conférence passionnante sur l’Art du Mime et sur le Mime MARCEAU, à l’occasion du 100ème anniversaire de sa naissance, par Valérie BOCHENEK qui fut sa dernière assistante et qui porte le flambeau de son art avec émotion et la création qui nous a été offerte par les femmes mimes de la Compagnie MANGANO MASSIP qui s’est posée quelques jours à Ars entre sa tournée au Japon et sa tournée à Madagascar : une création réalisée spécifiquement pour le Festival qui a conté différents instants, tendres, vivants, engagés… de la vie d’une femme. Un vrai grand, voire génial selon certains spectateurs, moment de création !
Sans oublier, bien évidemment, la remarquable exposition « FEMMES DU MONDE » créée spécialement pour le festival par Pascal MAITRE, grand photojournaliste international, lui aussi enfant du pays, en sélectionnant 70 superbes photos dans toutes son œuvre en Afrique, en Afghanistan, en Amérique du Sud, en Sibérie…
En bref, ce fut une très belle édition et on a pu constater que les gens en parlaient encore sur le marché de la Châtre le samedi matin qui a suivi !!!