Spectacles

La Belle Époque en France et en Europe

compositrices inconnues
dimanche 25 septembre 2022
à 14h30
Durée 1h30

Concert

"Compositrices et œuvres à connaître"

Par Léa Hennino (alto), Héloïse Luzzati (violoncelle), Celia Oneto Bensaid (piano) et Alexandre Pascal (violon).

 

Programme :

Maria Jaëll :
quatuor avec piano en sol mineur (transcription du manuscrit par Julien Giraudet),

Dora Pejačević :
impromptu pour quatuor et piano op.9,

Rita Strohl :
quatuor en ré mineur pour violon, alto, violoncelle et piano.

Les compositrices :

Maria Jäell (1846-1925)

« Apprendre à composer, passion qui ne me quitte jamais, je me réveille le matin avec elle, je m’endors avec elle le soir. J’ai une si haute idée de mon art que toute ma joie est de lui vouer ma vie sans espérer autre chose que de vivre par lui et pour lui. »

Voilà les mots de Marie JAËLL avec lesquels elle décrit la passion qui l’anime.

Elle fut pionnière à plus d’un titre

  • Elle fut une pianiste virtuose adulée de son vivant, la première à jouer les 32 sonates de Beethoven ;
  • Élève de César FRANCK et de Camille SAINT-SAËNS pour la composition, elle fut une compositrice reconnue et appréciée, la première femme admise à la Société des Compositeurs de Paris. Elle a composé plus d’une soixantaine d’œuvres : pour piano, musique de chambre, œuvres symphoniques…
  • Pédagogue, elle fut la première à proposer une profonde réforme de l’enseignement pianistique par une analyse très poussée du toucher en mettant à contribution les outils des sciences neuro-physiologiques. Elle proposa une méthode d'enseignement du piano toujours pratiquée : Le toucher : enseignement du piano basé sur la physiologie (1899). Elle a laissé près d'une dizaine d'ouvrages qui précisent et détaillent sa pensée.

Rita Strohl (1865- 1941)

Rita Strohl est une pianiste et une compositrice française prolixe et son catalogue est très varié.

À 19 ans elle compose un Trio, à 20 ans un quatuor à cordes puis suivent de la musique de chambre, des messes, des symphonies, des mélodies et des grandes fresques lyriques ou souvent des créations d'une femme mystérieuse attirée par diverses influences religieuses :
opéra hindou en 1907, opéra celtique en 1910, œuvres panthéistes…

Elle fut plébiscitée par Camille Saint-Saëns, par Vincent d’Indy, ou Gabriel Fauré... Jane Bathori chanta ses Chansons de Bilitis, et Pablo Casals joua sa musique.

Sa condition de femme artiste et son fort tempérament, ainsi qu’une volonté farouche d’échapper aux mondanités parisiennes expliquent peut-être les raisons de son oubli : la plupart de ses œuvres n’ont jamais été éditées ni enregistrées.

Morte quasi oubliée, sa musique suscite depuis quelques années un regain d’intérêt, mais encore trop confidentiel au regard de la qualité des œuvres retrouvées (notamment sa sonate pour violoncelle et piano « Titus et Bérénice »).

Dora Pejačević (1885- 1923)

Elle fut la première femme compositrice croate.

Née dans une famille mélomane de la noblesse croate, la jeune Dora grandit avec tous les avantages d’une aristocrate : une existence de conte de fées dans des palais opulents.

Mais elle rejeta la vie prescrite d’une femme appartenant à la noblesse, et défia les conventions en suivant sa propre voie, ce qui la conduira finalement à “mépriser” l’aristocratie. 

De sa mère et de sa grand-mère paternelle, Dora Pejačević hérita sa passion pour la musique, les arts, la poésie et la littérature. Outre le piano, la jeune Dora jouait du violon, elle composait, écrivait des poèmes, peignait et aimait le théâtre.

Elle a étudié la composition en autodidacte, s’inspirant de divers artistes et intellectuels rencontrés au cours de ses nombreux voyages en Europe tels que Rainer Maria RILKE, Karl KRAUS… et par les œuvres des écrivains de son époque : WILDE, IBSEN, DOSTOÏEVSKI, NIETZCHE… qu’elle mentionne dans son journal de lectures, particulièrement riche.

La vie de Dora Pejačević peut être qualifiée de fulgurante, au regard de sa brièveté et de sa densité 25 ans de vie créative). Disparue prématurément, elle lègue une soixantaine d’œuvres, notamment une riche musique de chambre et quelques pièces symphoniques, dont un Concerto pour piano (1913) et une Symphonie en Fa dièse mineur (1916-1917) et le Quatuor avec piano op.25 en ré mineur dont un mouvement est présenté dans le programme.

Les artistes :

 

- Léa Hennino (alto).
Lauréate de nombreux prix lors de concours nationaux et internationaux, elle a pris part à une tournée européenne de l’intégrale des quintettes de Mozart aux côtés entre autres de Renaud Capuçon et Gérard Caussé et est régulièrement invitée par différents ensembles prestigieux.

- Héloïse Luzzati (violoncelliste).
Passionnée de musique de chambre et personnalité engagée, musicienne d’orchestre, elle a fondé "Elles Women Composers", une association dont la mission est de diffuser les répertoires de compositrices restées dans l’oubli avec laquelle elle collabore avec de nombreuses structures culturelles comme l’Orchestre national Avignon Provence, l’Orchestre national d’Île-de-France ou le Palazzeto Bru-Zane .
Elle est créatrice du Festival "Un temps pour Elles" et fondatrice d’une chaîne vidéo "La boite à Pépites" et d’un label de disques dont le premier opus consacré à Charlotte Sohy vient d’être unanimement salué par la critique.

- Célia Oneto Bensaïd (pianiste)
Après avoir obtenu de nombreux prix, elle se perfectionne auprès de la très recherchée Rena Shereshevskaya. Elle est invitée par les plus grands orchestres et festivals. Personnalité engagée, elle choisit avec soin les répertoires qu’elle défend.

- Alexandre Pascal (violoniste)
Il est révélation classique Adami 2018 et lauréat de la Fondation Banque Populaire ainsi que du très sélectif programme international de la Chapelle Musicale Reine Élisabeth à Bruxelles. Il se produit avec l’Orchestre de chambre de Paris.

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